Anuwar?Mohammedamin, le chef de l'unit¨¦ Acc¨¨s et CMCoord (Coordination civilo-militaire) du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en ?thiopie, explique comment l'engagement de premi¨¨re ligne permet de d¨¦bloquer l'acc¨¨s humanitaire dans les r¨¦gions touch¨¦es par les conflits.

Quel est le plus grand d¨¦fi d¡¯acc¨¨s que vous avez rencontr¨¦ dans votre contexte op¨¦rationnel ?

En ?thiopie, dans les zones touch¨¦es par les hostilit¨¦s et la violence, le risque d'enl¨¨vement et de rapt est pr¨¦sent, m¨ºme si les humanitaires ne sont pas toujours directement cibl¨¦s.

Ce qui complique nos efforts est la multiplicit¨¦ des acteurs arm¨¦s, notamment des groupes arm¨¦s non identifi¨¦s, des milices locales et d'autres factions, en particulier dans des r¨¦gions comme Gondar, Shewa, et certaines parties du Sud-Wello (r¨¦gion d'Amhara) et de l'ouest de l'Oromia.

Le conflit en cours en Amhara a entra?n¨¦ une forte augmentation des besoins humanitaires, tout en fragilisant l'?tat de droit, en compromettant l'acc¨¨s aux populations touch¨¦es et en mena?ant la s¨¦curit¨¦ du personnel humanitaire.

Nous avons constat¨¦ une augmentation des risques, avec des restrictions intermittentes sur la circulation des fournitures et du personnel, ainsi que l'occupation ou le vandalisme d'infrastructures publiques essentielles, notamment des ¨¦coles et des ¨¦tablissements de sant¨¦. L'acc¨¨s des communaut¨¦s aux services essentiels s'en est trouv¨¦ limit¨¦.

Dans le cadre de mes fonctions, je dirige les efforts de dialogue avec les parties prenantes, notamment les groupes arm¨¦s non ¨¦tatiques et les repr¨¦sentants des communaut¨¦s. En positionnant les acteurs humanitaires comme des entit¨¦s neutres, ces interactions favorisent la confiance et ouvrent la voie ¨¤ la prestation de services dans les zones o¨´ la pr¨¦sence de l'?tat est limit¨¦e, voire inexistante.

Quel est l¡¯impact de la sur la coordination de l¡¯acc¨¨s et l¡¯engagement ?

Malheureusement, en raison de r¨¦ductions de financement, nous avons perdu des membres de notre ¨¦quipe, ce qui entrave notre capacit¨¦ ¨¤ g¨¦rer et ¨¤ ex¨¦cuter efficacement certaines parties de notre travail, notamment en raison d¡¯obstacles bureaucratiques et administratifs.

Cela dit, nous redoublons d¡¯efforts pour garantir que le travail soit fait et, surtout, que nous puissions continuer ¨¤ garantir que les humanitaires atteignent les personnes qui ont le plus besoin de nous.

Comment pensez-vous qu¡¯OCHA peut mieux exploiter l¡¯expertise nationale en mati¨¨re d¡¯acc¨¨s ?

Travailler dans le domaine de l'acc¨¨s exige une compr¨¦hension approfondie du contexte et une connaissance du terrain. C'est pourquoi il est imp¨¦ratif de faire appel au personnel local, qui apporte une pr¨¦cieuse connaissance des dynamiques nationales et r¨¦gionales, des sensibilit¨¦s culturelles et des relations avec les parties prenantes, autant d'¨¦l¨¦ments essentiels ¨¤ la coordination et ¨¤ la mobilisation en mati¨¨re d'acc¨¨s.

Dans notre contexte, cette approche est d¨¦j¨¤ en place. Dans des environnements op¨¦rationnels complexes, une telle approche est essentielle, car une compr¨¦hension plus fine des dynamiques locales d¨¦termine souvent la r¨¦ussite ou l'¨¦chec des efforts d'acc¨¨s.

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